Voilà! Vendredi dernier c’était ma première intervention à l’ESPE. Youhou!!![]()
J’y allais déjà avec quelques appréhensions, en effet, en faisant une visite dans un lycée avec mes 3emes quelques jours avant, j’ai entendu dans la salle des profs « Oh mais c’est DUDU« … et bien ça fait drôle. En fait, aucun élève ni collègue ne m’avait appelé comme cela au premier abord (Bon bah maintenant mes collègues ayant entendu ça, ils m’appellent DUDU au collège, so great!), et de se rendre compte qu’en fait c’était potentiellement un stagiaire que j’allais revoir deux jours plus tard, ça m’a questionné.
Je n’étais pas un inconnu pour certains et je le serais pour d’autres, comment gérer cela au début?
Bref, de toute façon, j’ai mal géré mon début d’intervention, (gros gros craquage) j’ai sous-estimé le côté « bloc » de professeurs qui écoutent silencieusement, on ne remarque pas d’approbation ou réprobation, rien, une sorte de « poker-face » sur leurs visages… Assez déroutant.
Je me suis donc bien craqué sur mes 2 premières diapos, l’une d’entre elles parlait de la différence entre tâche complexe et problème ouvert, à y penser je ne sais pas pourquoi je me suis forcé à mettre cela, parfaitement inutile…
L’intervention a décollé réellement dès le visionnage de la vidéo de Dan Meyer, avec après un petit travail sur des exercices pris dans des manuels qu’on devaient commenter. Certains stagiaires ont proposé des scénarii différents, et j’ai plutôt apprécié, un échange, un vrai. « ouf« .
Vient ensuite la présentation des problèmes DUDU, j’ai accroché certains stagiaires et les questions ont commencé.
Deux ont retenues particulièrement mon attention a posteriori.
Est-ce que cela pose problème auprès de mes élèves que vous vous mettiez en scène?
J’avoue, je ne m’y attendais pas, je voyais cela comme présenter une vidéo de quelqu’un d’autres un peu à la Alain Delon, j’y ai toujours mis beaucoup de distance. D’ailleurs je n’hésite pas à parler de moi en disant Arnaud et de mon frère Julien. En faisant cela, les élèves n’ont jamais changé de comportement vis-à-vis de moi à la vue des vidéos, même mes collègues qui les utilisent, ça n’a jamais posé de problèmes… D’ailleurs pourquoi cela en poserait? Est-ce une mise en danger de ma part? Depuis 5 ans, je me suis jamais posé la question, et je n’ai jamais eu de problème…
Les vidéos c’est bien, mais bon faut travailler la lecture et puis les écrans ils en regardent trop…
Un beau tacle! Je sentais le ton vindicatif du stagiaire, sûr de lui-même qu’il ne testerait pas ces vidéos… J’avais beau montrer que les vidéos sont plus riches que le texte, on en reste au problème de lecture et de la surconsommation des écrans. Même si cela reste une question légitime :
Comme si travailler 30′ de plus des mathématiques avec des textes, on allait :
- résoudre le soucis de lectures de ceux en difficultés (car les autres qui n’ont pas de soucis, cela ne change rien de travailler moins de lecture…)
- faire aimer les mathématiques à coup de romans à lire… (pourtant on avait critiqué un exercice de livre qu’ils avaient abondamment achevé en disant que ce pavé était indigeste)
- ne pas créer de blocage pour entrer dans l’activité pour ceux qui ont des soucis de lecture…
Cependant je le redis, la question était légitime. J’ai répondu un peu à la provocation : Je préfère un élève qui fasse des maths plutôt qu’il essaie de lire sans faire de maths. J’aurai dû étoffer, mais je suis passé à autre chose. J’ai loupé peut-être un débat, mais j’ avais prévu d’autres contenus (sans nul beaucoup trop, mais je souhaitais parler de l’évaluation ce que je n’ai pas fait, mais ça, je ne le savais pas encore).
Ensuite pour respirer un peu, j’ai présenté les erreurs d’émissions, ça a fait mouche pour quelques stagiaires qui pensaient les utiliser. D’ailleurs on peut facilement les mettre en œuvre, en activité déclenchante ou activité rapide.
J’ai zappé ma carte mentale pour évoquer la richesse des problèmes vidéo, les avantages et inconvénients, je souhaitais qu’ils s’approprient les vidéos pour peut-être les tester et je voyais le temps filer….
Je les ai réparti en groupe pour bosser sur les problèmes que j’avais sélectionné, chose que je n’avais pas prévu, des stagiaires qui partent plus tôt pour des histoires de trains… Donc pas de mise en commun….
Bref, je n’ai pas pu parler de l’évaluation des production, du 3 acts de Dan Meyer, des débats dans le travail de groupe, des compétences à travailler.
En fait, j’ai prévu beaucoup beaucoup trop et pourtant j’avais écrémé, et bien tout simplement pas assez.
Sans nul doute, il aurait fallu que je prévois du concret.
Sans doute, j’aurais du utiliser comme porte d’entrée de la présentation, l’accroche dans l’activité mathématiques et non la tâche complexe en tant que telle. La vidéo de Dan Meyer n’était peut-être pas à visionner totalement.
Bref, pas mal de chose à corriger, mais sans pratique difficile de tout prévoir, je crois qu’il faut le vivre pour comprendre l’attente des stagiaires.
Emilie, la formatrice, m’a dit qu’elle ferait un retour.
De toute façon je les revois en co-animation avec Aurélien Piétot, et je crois que le débat sur la lecture pourrait y avoir sa place comme l’évaluation du travail en groupe et des tâches complexes… mais de toute façon on se voit avec lui pendant les vacances pour préparer notre intervention.
Wait & See.